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Lettre d'information 5 : "Si Dieu ne peut plus créer chaque jour, il va mourir..."
La santé mentale des enfants
Depuis le printemps, les signaux d’alerte sur la santé mentale des enfants et des adolescents se multiplient. Les cabinets des médecins spécialisés sont pris d’assaut. Les hospitalisations en pédopsychiatrie augmentent, avec un nombre important d’admissions de jeunes pour risques suicidaires.
Dans le nord-est de Paris, on constate un doublement des tentatives de suicide chez les moins de 15 ans par rapport à l’année dernière.
Depuis la rentrée de septembre, un enfant de moins de 15 ans arrive ainsi presque chaque jour aux urgences de Robert-Debré pour une tentative de suicide, contre environ un tous les trois jours un an avant, et les hospitalisations en pédiatrie pour raisons psychiatriques ne cessent d’augmenter depuis août.
Cette tendance me fait penser à deux choses. D’abord, quand j’étais adolescent, je me disais qu’on ne devrait pas compter le temps en nombre de minutes mais en nombre d’« objets psychiques » : le temps s’écoule beaucoup plus vite si on a l’esprit actif et fréquemment sollicité, que si on a le cerveau qui tourne « en roue libre », autrement dit « si on s’ennuie ».
Deuxième idée, quand j’essaye de me figurer « la Création », je dis souvent ceci : je suis fait des rencontres que j’ai faites dans ma vie, des personnes bien sûr mais aussi des livres, des films, des événements… Je n’en ai pas fait l’inventaire mais disons qu’il y en eu mille ; eh bien si j’avais fait mille autres « rencontres » que ces mille-là, je serais un autre homme ; et comme il m’arrive souvent de faire de nouvelles « rencontres », au sens où je l’entends, je suis en permanence créé, re-créé, modifié. Si l’on est croyant, on va dire que Dieu est vraiment le créateur à l’œuvre tous les jours de ma vie.
Prenons donc garde à ce mécanisme : si un enfant ou un adolescent, en pleine construction pourrait-on dire, ne peut plus « rencontrer » pendant une longue période, il cesse sa construction, sa création de lui-même, et un organisme meurt s’il ne se crée pas en permanence. D’où l’augmentation importante des idées suicidaires. Et ce d’autant plus que le vide cérébral, l’absence de sollicitations psychiques, lui fait paraître le temps infiniment long.
Si Dieu ne peut plus nous créer chaque jour, il va mourir.
Mais attention, le but de cette lettre n'est pas de rajouter une touche de pessimisme à la déploration ambiante actuelle, il est de dire que nous devons veiller, être attentifs, et tenter de provoquer, le plus souvent qu'il nous est possible, des échanges, des brassages d'idées, des questionnements, des découvertes.
Et alors, nous aiderons Dieu au quotidien dans sa création.